Logo de la salle de concert L'Olympia

The Dø @ Paris

The Dø est le groupe français de l’année. Avec un seul album “On My Shoulders” sorti il y a presque un an, ils ont fait 115 dates live, plusieurs passages TV, radio, de multiples interviews… avec pour conséquences: un énorme succès, aussi bien en France qu’à l’étranger, ce qui les a tout simplement amenés à avoir leur nom en façade de l’Olympia.

The Dø, c’est le français Dan Lévy et la franco-finlandaise Olivia Bouyssou Merilahti. D pour Dan, O pour Olivia. Tout simplement.
Dan est à la basse et aux claviers, tandis qu’Olivia est la guitariste, occasionnellement clavieriste et surtout chanteuse à la voix de femme-enfant. Sur scène ils sont accompagnés du batteur José Joyette, un véritable phénomène…
La musique de The Dø; c’est deux personnes qui ont comme passion commune le rock, la pop, le rap… et qui ne se sont pas fixé de limites lors de l’écriture de leur album: on y trouve de tout: des singles accrocheurs, une ballade folk, des ballades éthérées, du rap, du rock et même du chant finlandais. Et le mélange est efficace.
Nous avions pris des places assises à l’Olympia, et pas trop mal situées : au 4ème rang de la Mezzanine, c’est correct. Et l’Olympia, c’est l’Olympia : une salle magnifique, une ambiance particulière, des employés très mal-aimables (mais les ouvreuses sont sympathiques)…
Lorsque la première partie commence, la salle est loin d’être pleine, pour un concert pourtant complet depuis un mois. Les gens sont arrivés tranquillement pendant, voire après la première partie, qui était assurée par un autre jeune duo : Minuscule Hey. Un univers musical très étrange, un peu hermétique à mes oreilles, mais original. Beaucoup d’humour, avec des titres comme “Rabbit’s brown Ears” ou “Silly Cats”, de bonne idées, mais je n’ai malheureusement pas accroché à la voix du chanteur. Ils ont même fait une reprise des Beatles “Hey Bulldog” que le public a bien apprécié.
Leur set n’a pas duré très longtemps, et l’Olympia nous a gracieusement “offert 20 minutes d’entracte”, pendant lesquelles on a patienté pendant que la scène se préparait pour The Dø: des claviers sur la droite pour Dan, des micros… et une énorme batterie chapeautée par une sorte de cloche en plexiglas qui occupe visuellement toute la scène.

Et c’est parti… le son est très fort, les basses vibrent, le batteur commence a martyriser ses peaux, et Dan entre sur scène, style rappeur à capuche, en jouant de la flûte. C’est “Playground Hustle”.  Olivia arrive à son tour. A l’aise sur scène, une énergie palpable se dégage d’eux. Et ce qui marque, c’est à quel point ils s’approprient le sens du mot “LIVE” : on n’est pas en train d’entendre l’album joué devant nous, ils l’interprètent, le ré-orchestrent.

“At Last”, deuxième single de l’album – relativement – plus calme, une ligne de basse rythmée, et le chant d’Olivia qui m’épate à chaque phrase : elle chante juste, haut perché, avec une facilité apparente déconcertante.
Le batteur, José, entreprend de taper sur ses fûts comme s’il faisait un combat : lui VS sa batterie. Pour l’instant la batterie tient bon, mais elle hurle.
Final en trois reprises, trois salves d’applaudissements, et “At Last” c’est fini… deux fois plus long que la version album.
C’est ensuite “The Bridge Is Broken”. Dan s’agite un peu partout sur scène, que ce soit à la basse ou à l’orgue, c’est “rock’nroll”. Et oui, il s’agit bien du genre d’orgue auquel on avait droit au catéchisme étant petits. Sauf que c’est pas pareil.
En plein milieu de “The Bridge Is Broken”, intermède “rap” avec “Queen Dot Kong”. Olivia déambule en chantant son texte, en criant, en gesticulant. Ambiance assurée. Elle reprend sa guitare pour finir tout naturellement sur le final de “The Bridge Is Broken”. D’ailleurs à la guitare aussi elle impressionne : Ce n’est pas le genre de chanteuse à qui on colle une guitare pour faire 2 accords. Non, Olivia c’est une rock star, et elle assure.
Elle nous raconte ensuite qu’ils vont nous jouer un morceau qui sera sur le prochain album : “Bohemian Dances”. Début très calme, qui installe l’ambiance, José taquine l’attirail métallique qui pend autour de sa tête, Olivia entre en scène, chant très soigné, une ambiance magnifique. Le morceau change, évolue, s’électrifie… vivement ce fameux prochain album, je pense que je sais déjà quelle sera ma favorite.
Dan, toujours en train de faire le clown, prend le micro pour expliquer à quel point le concert est spécial pour eux: déjà c’est l’Olympia, c’est pas rien, mais en plus il y a toute leur famille qui sont là, et en effet, a quelque rangs de nous, des personnes de tous les âges… Dan a même salué celle qu’il appelle “Mamie”, en lui promettant un concert “rock’n roll” ! Très bonne ambiance, et on sent l’émotion palpable.

Olivia nous annonce qu’ils vont jouer “Travel Light” d’une façon un peu différente… en effet ça change de l’album ou elle était déjà magnifique. Un morceau calme, Dan assis (pour une fois) à l’orgue, Olivia au sommet de son art. Là ou le morceau était très électrique, ambiance industrielle sur l’album, ils ont joué une version épurée, orgue et voix… et batterie avec un coup de génie : plutôt que de faire un rythme calme, en douceur, José percute un rythme calme… c’est surprenant, mais beau, une force qui émeut.

Olivia à son tour veut faire sa dédicace familiale, et se fait plaisir en s’adressant à sa famille en finlandais, sous les applaudissements, avant de continuer en finlandais avec “Unissasi laulelet”: là encore, version plus calme que sur l’album, Olivia fait des variations avec la mélodie originale. Très beau, comme une invitation au voyage.
Ils jouent ensuite un morceau inédit, qui sonne très rock, très bruyant, sur un rythme de batterie de rhumba. Je n’ai pas particulièrement accroché à celui-ci, ni au suivant où le volume augmente encore, The Dø flirte avec le hard rock. Les lumières pulsent, les deux compères sautent partout, la batterie est au supplice…
Aux premières notes du morceau suivant, le public s’agite, la fosse s’illumine d’écrans de portables en train de filmer: c’est “On My Shoulders”, la fameuse chanson de la pub Oxford, et l’élément déclencheur de leur succès. A voir le public, beaucoup sont venus pour le single, qui pourtant n’était pas exceptionnel comparé à d’autres titres de la soirée.
Après tout ce bruit, Olivia, armée cette fois d’une guitare acoustique, nous présente un morceau qu’ils n’ont pas encore pu travailler à trois, et qu’elle va donc nous jouer toute seule. Il s’agit de “Smash Them All”, très beau titre acoustique, j’ai hâte de voir ce qu’il va devenir.
On reste dans une ambiance calme avec le superbe “When Was I Last Home” ou là encore, l’émotion était intense : Dan a dédié cette chanson à sa famille, puisqu’il y a longtemps qu’il n’a pas pu venir à la maison. Un autre morceau avec orgue, voix et batterie… qui cette fois accentue le rythme d’un grand coup des deux baguettes sur le tome grave, qui tonnent comme des coup de feu. L’effet dramatique est encore une fois réussi.

On redescend sur terre ensuite avec l’ambiance “folie furieuse” de “Tammie”: les trois musiciens se déchaînent… José va jusqu’à remporter le combat contre sa batterie puisqu’à la fin du morceau, trois techniciens essayaient de remettre les toms qui menaçaient de tomber de l’estrade. Dan, lui, a laissé sa basse vrombissante aux soins des gens du premier rang (mais vite récupérée par un technicien quand même).
Ils commencent les rappels avec ma favorite de l’album: “Stay (just a Little bit more)”. Sur la version studio, Olivia était accompagné d’un ukulélé, cette fois elle s’accompagne à la guitare acoustique, Dan entraîne le public et joue du xylophone. Superbe moment avec Olivia qui laisse le public chanter le refrain, et l’Olympia qui chante, c’est beau, tout simplement. Au final il ne reste plus que nous, le groupe a arrêté de jouer, mais on veut qu’ils restent (juste un peu plus longtemps).
Mon autre favorite de l’album, “Aha”, avec le refrain étrange, la montée en puissance… ici exacerbée en live, mais un peu trop à mon goût pour que ca rende aussi bien qu’en studio. Le groupe se calme pendant le morceau pour qu’Olivia rende hommage à leur équipe, qui ont été applaudi comme il se doit, avant de terminer en folie bruyante, un feu d’artifice sonore et visuel.
The Dø revient une dernière fois sur scène, Olivia à la guitare acoustique, pour un dernier morceau dédié à sa famille. Un autre inédit très calme et subtil que j’ai hâte d’entendre en version album.
Mais il est temps pour le public de repartir dans quotidien bien terne à côté de la musique qu’il a vécu ce soir…

 

C’était une soirée très spéciale ce soir, autant pour le public comme pour le groupe. Une date importante pour The Dø qui a su s’affranchir des standards et percer admirablement, qui a fait un concert intense, où les nouvelles compositions sont expérimentées au même titre que les anciennes. Il me tarde maintenant de voir et d’entendre la suite de leur carrière très prometteuse.

Quelques vidéos sur youtube:
The Do – Playground Hustle
The Do – Queen Dot Kong

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