Logo de la salle de concert Le Colisee

The Australian Pink Floyd Show @ Roubaix

The Australian Pink Floyd est un tribute band, c’est à dire un groupe qui joue les morceaux d’un autre groupe. Le résultat est plus ou moins réussi selon les groupes, certains se démarquent du lot, comme The Musical Box pour Genesis, et The Australian Pink Floyd qui ont conquis David Gilmour himself. Le guitariste dit du bien d’eux dès qu’il le peut.
J’étais un peu sceptique vis à vis concept, voire frileux. Au final j’ai pris une claque visuelle et sonore par des musiciens qui respectent totalement l’œuvre originale.

La chose qui frappe lorsqu’on entre dans la salle du Colisée, c’est la scène: une réplique un peu plus petite de celle utilisée pour la fameuse tournée P.U.L.S.E. de 94. J’étais trop jeune à l’époque pour avoir la chance de vivre ça, et le fait de revoir quasiment la même chose que sur le DVD est assez impressionnant.
Le public est assis – dommage – et le Colisée est bien rempli, peut être même complet.

A 20h précises, les lumières s’éteignent et c’est parti… une animation est projetée sur l’écran circulaire, avec un kangourou qui choisit un vinyle à écouter… il pioche “Dark Side Of The Moon” sous les applaudissements du public. On entend bientôt les pulsations d’un battement de cœur “Speak to me”. Les musiciens entrent sur scène dans la pénombre jusqu’à “Breathe”.
Visuellement c’est fascinant. Je n’ai jamais vu un lightshow aussi impressionnant. Des spots tournent dans tout les coins, et la scène elle même étant superbe, l’ensemble est réellement spectaculaire.

Le son est digne de Pink Floyd. On était juste devant donc un peu fort, seules les voix étaient un peu noyées dans le reste c’est dommage.
Ils continuent sur Dark Side avec le passage claviers “On The Run”. La scène se colore un peu jusqu’à la célèbre intro de “Time”, ses horloges et la batterie magique.
Tout est là, de l’intro au solo final. C’est bluffant. On sait que ce ne sont pas les vrais sur scène, mais l’imitation passe très bien. Vocalement, la voix satinée de Gilmour manque un peu, tout comme celle, plus hésitante mais si personelle, de Waters.
On reste sur Dark Side avec le “masterpiece” du regretté Rick Wright : “The Great Gig In The Sky” avec une des choristes qui assure à merveille la partie vocale de Clare Torry. L’émotion est là, d’autant que des photos de Rick Wright défilent sur l’écran son hommage. Pour rappel, il est décédé en septembre 2008 des suites d’un cancer, réduisant à néant les rumeurs de reformation du groupe.

La scène se plonge dans l’obscurité, et sur l’écran , le Kangourou prend un autre vinyle, là encore le public approuve puisqu’il s’agit de “Wish You Were Here”… et là encore, c’est parti, dans l’ordre de l’album avec encore un chef d’œuvre “Shine On You Crazy Diamonds”. Les animations sur l’écran sont un peu kitsch, mais la musique… le guitariste reprend le son Gilmour, c’est superbe.
Suite logique avec “Welcome To The Machine” qui fait la part belles aux sons de claviers bidouillés en 74. Là encore on s’y croirait. Les animations sont dans l’esprit de celle d’époque, bien que refaites en 3D.

Le Kangourou prend un nouvel album, mon favori : “Animals” et c’est parti pour “Pigs”. J’ai un peu moins aimé que les précédentes au niveau du chant, plus présent dans ce titre. Mais la partie où le guitariste branche le vocoder sur sa guitare pour faire des effets de voix bizarre est excellente.
Malheureusement, ils en resteront là pour “Animals”, le Kangourou sur l’écran prend son Walkman et met une cassette “Pink Floyd Mix”…et on fait un bond dans le temps avec “Astronomy Domine”. Parfait. On a l’impression que le lightshow lui même est un des musiciens tant ils sont présent et relèvent de l’œuvre d’art.

S’ensuit un enchainement de titre de l’époque “Gilmour” avec “Learning To Fly”, “Keep Talking” puis le superbe “High Hopes”, avant que les lumières ne s’éteignent, laissant deux projecteurs blancs qui scrutent la salle pendant qu’on entend un bruit d’hélicoptère…

On a beau connaître le morceau par cœur, voir des titres du monumental “The Wall” en live, c’est quelque chose. Les animations sur l’écran reprennent des scènes du films pendant “The Happiest Days Of Our Lives / Another Brick In The Wall part II”. Le solo de guitare est magistralement exécuté: on n’attend pas de surprise, et il n’y en a pas, ils jouent le morceau à la note près, ni plus, ni moins.
Autre moment émouvant: un autre classique des Pink Floyd avec “Wish You Were Here” dans une superbe ambiance visuelle, avec les photos  de Waters, Gilmour, Wright, Mason et Barett en arrière plan. Magnifique hommage avec deux guitaristes d’exception.

Le claveriste prend enfin la parole – pas un mot n’a été échangé depuis le début du concert, malgré un public très enthousiaste – pour nous remercier, ils ont l’air assez contents de l’accueil qui leur a été réservé.
Ils jouent un dernier morceau..et quel morceau. L’hélicoptère vrombit de nouveau, il y a des voix, des sonneries de téléphone… et le riff familier du dramatique “Comfortably Numb”… le bassiste va jusqu’à enfiler une blouse de médecin et jouer le rôle comme Waters. Le final est extatique, la cohésion de ce groupe est phénoménale, rien qu’à voir le solo de fin exécuté de concert par les deux guitariste, on s’y croirait.
Les lumières s’éteignent, mais celles de la salle ne se rallument pas, on espère donc un dernier titre… et ils reviennent au bout de quelques minutes de standing ovation pour un frénétique “Run Like Hell” où là encore, le bassiste joue Roger Waters jusqu’au bout avec “Is there any paranoids in the audience tonight ? Is there anyone here who is weak ?”. Excellent.

The Australian Pink Floyd soulève une question: la musique qu’on aime, celle de ces groupes des années 60-70, peut-elle être jouée par d’autres ? Pour ma part, n’ayant pas eu la chance de voir les vrais, je suis convaincu que c’est possible, et j’ai envie de dire, nécessaire. Les classiques restent des classiques, mais leur redonner la force du live a quelque chose de puissant, dont il serait dommage de se priver. Les générations plus jeunes peuvent ainsi découvrir dans de bonne conditions les légendes des générations précédentes. Bravo à Australian Pink Floyd, que je n’hésitera pas à retourner voir tant ils sont bons.
Maintenant, Waters et Gilmour tournent toujours, et si la rumeur concernant une tournée “The Wall” par Waters se concrétise… j’y serais aussi !

Merci beaucoup à la charmante hôtesse du Colisée pour l’accréditation photo

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