L’incroyable Nina Attal, notre guitar hero nationale, m’a scotché sur la scène du théâtre Charcot : que ce soit au chant ou à la guitare, cette mélodiste hors pair étincelle.

Je ne connaissais pas le parcours de Nina Attal, et pourtant, « Tales of a guitar woman » son cinquième album, est sorti plus tôt cette année. Je n’ai pas pu écouter d’une oreille très attentive avant le concert, mais déjà certaines mélodies m’avaient titillé.

Ce soir elle est en concert avec son groupe au théâtre Charcot, à Marcq en Baroeul, dans le cadre de Blues en Mars, les cousins de Jazz en Nord. Evacuons le problème tout de suite : j’adore cette salle, ses lumières, le son toujours impeccable, mais j’ai toujours l’impression d’un public un peu froid, peut-être à cause du no man’s land entre la scène et les fauteuils…mais ce soir, il y a deux rangées de chaises devant, ça aurait du régler le problème et malheureusement… non.  Il régnait une ambiance qui ne rendait pas honneur à la réputation du public du nord, ni à ce que les artistes ont donné sur scène.

Sans doute à cause de cela, le tout début du concert est en demi-teinte. Malgré la voix de Nina qui me convainc d’entrée de jeu, on sent qu’ils ont du mal à entrer dans le morceau. « The Sun Is Rising » est un morceau plutôt calme, mais quand Quentin à la basse et Mathieu commencent à groover et que Nina offre un premier solo, j’hausse un sourcil : ce concert promet d’être intéressant.
Déja, elle a une présence indéniable sur scène. Style rock bohème, couvertes de tatouages, ses cheveux animés au rythme de sa musique, elle rayonne au micro ou non loin, arc-boutée sur sa guitare pour un solo inspiré.
Elle a un style de jeu, et même d’écriture, qui n’est pas si courant : elle maîtrise la beauté de la simplicité : loin de la surenchère de notes à la seconde, elle sait offrir des solis tout en finesse, avec une mélodie qui reste en tête. Déjà sur « The Sun Is Rising », encore plus sur « Can’t Stop Loving You », où la machine se met en route pour de bon. Je sais déjà que je repartirai avec le vinyl.
« Missing Something » est dans la même veine, commence d’emblée par un riff qui trotte dans la tête. On n’est pas sur du blues rock bien heavy, plus sur du pop rock en fin de compte. Un croisement magique entre Prince et Susan Tedeschi.

« Her Shadow » est dans une vibe très soul, avec une guitare très expressive, et elle claque un joli petit solo, comme si de rien n’était. Au risque de me répéter, j’adore.
Outre Quentin Rochas à la basse et Mathieu Gramoli à la batterie, à droite de la scène, sur la gauche, entourée de deux claviers, il y a l’excellente Léa Worms, qui passe de l’un à l’autre, et est régulièrement mise en avant par Nina sur des solos bien jazzy.

« I Dance Trough the night » est plus nerveux, tandis qu’avec « Voodoo Child » on passe carrément dans le classique du blues rock. Nina Attal montre une autre facette de son talent, et ça envoie. En effet avec son projet Hendrix Experience, avec un groupe exclusivement féminin, elle reprend les classiques de Jimi Hendrix. Et ça tombe bien, elle revient dans 3 semaines à Lomme avec ce spectacle. J’y serai.

Après quelques morceaux plus calmes, et une intro à la basse par Quentin, c’est mon titre préféré de son dernier album « Can’t Be Undone », excellente compo avec un beau crescendo et toujours, de belles petites lignes mélodiques à la strato. « Backdoor » est aussi très sympa, qui me fait penser à du Shania Twain, mais j’ai aucune idée de pourquoi. C’est une occasion rêvée pour le public de se réveiller, mais on n’y croit plus hélas, et quel dommage de voir une artiste qui se donne autant sur scène. Les applaudissements sont nourris et sincères, mais… c’est du rock, ça groove bien, allez on pourrait au moins se lever nan ?

Elle y va même de sa cover « Life In The Fast Lane » des Eagles, tout aussi convaicant, on est quand même sur une fin de set parfaite. Parce que oui c’est déjà la fin, elle termine avec « One Way », très pop-rock RTL2 années 2000, mais ce riff de guitare, sérieux… simple et entêtant, tout comme le refrain. Elle s’offre même des solos ou elle donne tout.
Le signe d’un concert mémorable, c’est quand j’écris ces lignes 48h après, ça me donne envie de revenir en arrière pour y être.

Le public, toujours aussi statique mais néanmoins désireux d’en voir plus la rappelle, et Nina et son groupe ne tardent pas, toujours sourires aux lèvres. Et c’est une nouvelle reprise, de Prince cette fois – comme quoi mon impression en début de concert n’était pas erronée –  avec « The Cross », et enfin, avant de donner rendez-vous au stand de dédicaces, elle nous offre un funky « Bock From The Hole » issu de sion premier album.

Une excellente découverte ce soir au Théâtre Charcot. Rendez-vous pris pour Hendrix Experience à la Maison Folie Beaulieu de Lomme le 23/11 !

Nina Attal à Marcq-en-Baroeul : la setlist

The Sun Is Rising
Stay Back
I Can’t Stop Loving You
Missing Something
Never Been Clear
Her Shadow
I Dance Throught The Night
Voodoo Child
Through Your Window
Keep On Running
Can’t Be Undone
Backdoor
Life in The Fast Lane
One Way

Rappels
The Cross
Back From The Hole

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