Daby Touré Roubaix
Logo de la salle de concert Le Colisee

Daby Touré @ Roubaix

Premier concert au Colisée de Roubaix hier soir, ou nous allions voir Daby Touré. Il devait déjà s’y produire en février 2006, mais le concert avait été annulé. C’est donc pour la troisième fois que nous allions à un concert de Daby : après l’avoir découvert en train de faire se lever un Bercy plein à craquer en première partie de Peter Gabriel en 2004, nous l’avions revu dans un cadre beaucoup plus intimiste lors du Tourcoing Jazz Festival en 2005, dans une petite salle avec une centaine de personnes. 10 jours avant la sortie de son deuxième album chez RealWorld, il était (enfin) de retour dans le Nord.

Le Colisée était bien rempli, avec une moyenne d’âge assez élevée. On s’attendait à voir plus de jeunes que ça, mais après tout, du moment que la salle est pleine, tant mieux !

Première surprise : il y a première partie. Une fille toute seule arrive et chante un morceau a capella. Assez surprenant, je n’accroche pas pour le moment. Elle se présente, elle s’appelle Lili, et deux musiciens la rejoignent : Fred Jaillard à la guitare, et un certain Nicolas Gorge aux percussions…mais on le connaît ce Nicolas… c’est le fameux percussionniste/contorsionniste d’Emilie Simon ! Et en effet, il en fait toujours des caisses, même si il est derrière une batterie un peu plus normale qu’avec Emilie Simon…mais il est surdoué, on s’y est fait maintenant !
Les points communs avec Emilie Simon ne s’arrêtent pas là. Lili rappelle un peu Emilie par certains côtés : son air enfantin, son chant soit en anglais ou en français. Elle a une belle voix, qu’elle n’hésite pas à pousser. Certains morceaux sont plus accrocheurs que d’autres. Le public est assez froid d’ailleurs, et commence à peine à se réveiller sur le dernier morceau, une reprise de l’hélicoptère de Gainsbourg. Lili fait participer le public pour assurer les cœurs. Mais le public préfère suivre Nicolas Gorge qui nous encourage à battre la mesure dans le dos de Lili, même si elle insiste pour qu’on chante…assez marrant, et elle parvient à ses fins. A l’entracte tout le monde sifflotait ou chantait les cœurs.
Après vérification, nous avions déjà entendu la voix de Lili puisqu’elle a assuré la voix féminine sur « Mansa » de Daby Touré… et ce même Daby a assuré les percussion sur l’album de la demoiselle… tout s’explique.
Une bonne chanteuse, à surveiller parce qu’elle a un bon potentiel… Ecoutez « XXS » particulièrement marrant en live.

Après un petit entracte, Daby arrive sur scène sous les applaudissements. Il meuble tranquillement pendant qu’il accorde sa guitare, peaufine les réglages, se moque du « ouais » du Nord. Très détendu.
Il commence seul avec sa guitare par une nouvelle chanson, assez calme, mais très jolie. Vivement son nouvel album…
Les musiciens le rejoignent ensuite sur scène : Jérôme Castry à la batterie et Jérémie Coke à la basse. La formation a changé depuis son dernier passage à Tourcoing : le groupe était composé d’un batteur, d’un percussionniste et d’un bassiste. Le percussionniste est remplacé par un sampler, avec plus ou moins de réussite, et il a change de batteur et de bassiste.

L’intro du second morceau commence, et j’ai l’impression qu’il s’agit encore d’une nouvelle chanson, mais non : c’est juste que Daby fait du live, et ses chansons sonnent vraiment différemment. Il s’agit de Hassina. Le public commence à se réveiller.
Dès le troisième morceau, « Mansa », Daby dit le mot magique « bon… Debout ! » et c’est parti. Le public ne voulait pas se rasseoir (à Tourcoing il nous avait reproché de s’être assit, donc on est restés debout cette fois), Il est allé jusqu’à demander si on voulait démonter les sièges…les réponses ne s’est pas fait attendre. Ses techniciens n’ont pas suivi, dommage…
Beaucoup de gens de tout âges dansent, certains restent assis, mais dans ce genre de situation ils doivent se sentir bien seuls…

Daby fait participer le public, et en divisant la salle en deux avec chacune un air à chanter, on a pu entendre sans doute la plus belle participation de public : le résultat était vraiment magnifique, et comme Daby nous l’a dit à la fin du morceau « C’était très beau ».
« Mi Wawa » commence, et c’est sans doute la chanson la plus facilement reconnaissable de Diam, le public ne s’y trompe pas, d’autant plus que Daby enchaîne sur « Iris », un autre titre très « single » .

La nouveauté par rapport à son précédent concert, c’est l’utilisation du sampler. Comme toujours Daby ne peut s’empêcher de faire des percussions en martelant sa guitare, toujours aussi excellent, mais maintenant il les sample en plus. Il enregistre un rythme en début de chanson et il le passe en boucle ensuite. C’est bien sur quelques morceaux, mais ça ne remplace par un percussionniste.
Idem en ce qui concerne les effets sur a voix, trop d’écho tue l’écho…

Pour le morceau suivant, Daby reste seul sur scène, change son accordage, et nous gratifie d’un solo de guitare magnifique, digne d’un autre Touré : Ali Farka. La chanson en question se révèle au bout d’un moment être « Fabe ». Un superbe morceau, magistralement interprété.
Les musiciens reviennent sur scène pour une autre nouvelle chanson, qui semble plus « banale » que les autres, sans doute parce qu’elle est encore en phase de rodage pour la scène : moins de participation du public, moins de jeu de scène…

Vient ensuite un autre titre de Diam dont le nom m’échappe, mais très rythmé, Daby toujours aussi énergique, c’est quand même le seul guitariste (à ma connaissance bien sur) qui fait des soli en accords plutôt qu’en arpèges…
Nous avons l’occasion d’entendre deux nouvelles chansons, avec les mêmes défauts que la précédente, mais qui restent du Daby, ça s’écoute très bien !
Pour le dernier morceau, on a droit à une version très énergique de « Hammadi », une des plus belles compositions de « Diam ».

Après être reparti quelques instant en coulisses, Daby revient, seul encore une fois, et avec une autre guitare. Il accepte de faire des rappels, uniquement si tout le monde reste debout. C’est un marché honnête et toute la salle se lève (du moins ceux qui s’étaient assis).
Il nous a chanté un nouveau morceau, très doux, à coup sur l’une des futures pépites de « Stéreo Spirit ». Le son de la guitare, très particulier, assez grave, contribue à rendre ce morceau encore plus intéressant.

Après une autre nouvelle chanson avec le groupe, il prend modèle sur son parrain Peter Gabriel en invitant sur scène Lili, Fred Jaillard et Nicolas Gorge à les rejoindre sur scène.
Après quelques soucis pour régler la guitare de Fred Jaillard pendant que Daby meublait en faisant chanter le refrain de la chanson précédente au public, le super-groupe reprend Mansa, mais dans une version medley-rock méconnaissable de près de 15 minutes ! Lili en profite pour chanter la partie qu’elle chantait sur l’album, et Fred fait un duel de solo guitaristique avec Daby…le morceau n’en finit pas, devenant de plus en plus un pur morceau de Rock avec un effet « distorsion » sur les guitares électro-acoustiques. Un moment d’anthologie, qu’on ne pouvait pas prédire en écoutant Diam et sa production très douce, calme qui contraste beaucoup avec l’énergie du live.
Daby salue, avec un petit message à faire passer: il nous rappelle qu’on doit voter cette année, et que des gens essayent de faire passer des messages comme quoi il y a des différences entre les cultures. Il nous a prouvé le contraire ce soir, notamment lors de ce rappel et lors du salut, ou les noirs et les blancs étaient mélangés. Belle image.

Après 2 concerts et demi, on veut encore Daby sur scène. Même si au niveau prestation musicale, c’était globalement moins bien qu’avec un percussionniste en plus, des coups d’éclats par ci par là contre-balancent bien. Daby va à coup sûr se faire une réputation de guitariste surdoué, et non pas uniquement de compositeur à la voix chaude.
Vivement son nouvel album le 19 février, et son prochain concert dans le coin…

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Commentaires 1
  1. bon j’ai tout lu intéressant je ne connaisais pas mais vu les réactions c’est bien.donc je vais acheter son prochain cd pour entendre. des bises

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