King Gizzard Lille 2023
Logo de la salle de concert L'Aéronef

King Gizzard and The Lizard Wizard @ Lille

Les australiens fous de King Gizzard and The Lizard Wizard sont enfin e retour à Lille. Le groupe inclassable, indomptable et innarrêtable en a mis plein les oreilles au public Lillois qui a fêté comme il se doit la fin des vacances.

C’est la rentrée à l’Aéronef, mais ça sent encore les vacances en ce 31 août. C’est la fin de la saison des festival – tant mieux – et la reprise des vrais concerts, et King Gizzard est le client idéal : un rock inclassable, donc qu’on mettra dans “rock psychédélique”. La troupe de Stu McKenzie vient de sortir leur 24ème album en 10 ans, avec le bien nommé “PetroDragonic Apocalypse; or, Dawn of Eternal Night: An Annihilation of Planet Earth and the Beginning of Merciless Damnation”, disque de chevet badass de Mr Torgue dans Borderlands pour les connaisseurs.

Avec une telle discographie pour le moins hétéroclite, à quoi peut-on s’attendre au niveau de la setlist ? A tout.
Mais commencer par la suite psychédélique “I’m In Your Mind”, je m’y attendais pas. La sécu non plus. C’est parti pour 2 h de pogo. L’ambiance est démentielle après 3 minutes dans ce trip de blues psychédélique ou l’harmonica d’Ambroise Kenny-Smith fait une battle avec les riffs de la guitare de Joey Walker, riffs tellement iconiques que le public les chante, c’était énorme.

Ils visitent plusieurs albums, il est impossible ne serait-ce que prendre un morceau de chaque tant il y en a. “Supercell” puis “Converge” durcissent le ton dans le style métal de Petrodragonic Apocalypse, “Witchcraft” du même album lorgne sur un métal progressif, Michael Cavanagh à la batterie travaille ses rythmes.
La tension baisse enfin un peu, après une bonne demi heure de concert intense. Ils jouent “Magenta Mountain” de l’album “Omnium Gatherum”, qu’on peut classer dans les albums plus accessibles du Gizz’. Pas forcément celle que j’attendais le plus de cet album mais elle est quand même très cool et amène une respiration bienvenue parce qu’après une petite introduction au clavier modulaire par Joey, Ambrose, personnage le plus surprenant du groupe, délaisse ses claviers et son harmonica pour prendre le micro en gangsta rap. Et Stu à la flûte traversière. Tant qu’à faire. C’est “The Grim Reaper / The Shrimp Reaper”. Encore un morceau énorme, avec une énergie qui prends aux tripes, la basse de Lucas Skinner derrière la ligne de clavier hypnotique n’y est pas pour rien. Et comme toujours avec King Gizzard, le morceau n’est pas la copie live de la version album, ils brodent et improvisent allègrement.

C’est ensuite le moment pour Stu et Joey de sortir leur guitares refrettées pour jouer des notes microtonales, et qui sonnent donc… un peu fausses ? mais ça marche. C’est parti avec “Static Electricity” et son riff entêtant, issu de l’excellent “L.W” et après avoir chambré Cook “Cookie” Craig qui a foiré l’intro de “One” ils enchaînent sur ce morceau, peut-être le moins mémorable de la soirée, mais tout de même très inventif, et vu ce qui arrive après…

C’est l’hymne psychédélique avec “Billabong Valley”, de l’album “Flying Microtonal Banana”. Ambroise a pris le micro et la guitare microtonale de Stu, le public chante en sautant partout avant de se faire hypnotiser par le descrendo, qui s’enchaîne sur le jazzy “Ice V”. Ambrose a trouvé un saxophone. Michael assure aux baguettes quel que soit le style.
En parlant de style, ils ne s’arrêtent pas et passent au blues pour ce qui sera pour moi le summum de la soirée avec un “Boogieman Sam” de 13 minutes avec du riff bit-crushé, de fou rire de Joey voyant Ambrose désemparé de pas avoir son solo, de pogo – le gars de la sécu en a perdu ses lunettes depuis longtemps, de solo d’harmonica, de solo de guitare électrique, de questions réponses harmonica / guitare, de pogo, d’accélération… et.. de l’annonce du dernier morceau.

Il reste une demi heure de concert, c’est parfait pour “The Dripping Tap”. Dans leur riche discographie, King Gizzard a encore trouvé le moyen de surprendre et de faire sensation avec ce morceau qui ouvrait “Omnium Gatherum” en 2022. Ca commence avec une ballade soul d’Ambroise, avant que Stu ne prenne le lead avec un riff redoutable, qui va être démonté rémonté étiré accéléré, chanté par le public pendant le reste de la soirée. Le secret de ce morceau ? Outre un riff imparable et une batterie pressée, un groupe de musiciens prodigieux qui savent improviser autour d’un thème, dans la tradition des jams bands des années 70. Et en live… quel moment ! Une demi heure c’est peut-être un peu trop long toutefois, un passage se perds un peu trop loin, mais… The Dripping Tap !

King Gizzard est un groupe unique dans la musique d’aujourd’hui, héritant des traditions des jams bands à la Grateful Dead en plus punk, ou Allman Brothers Band en plus électro, en ajoutant leur folie contagieuse et leur sens de la musique bien à eux : c’est simple, ils ne s’interdisent rien. Qu’est-ce que ça fait du bien.

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