Pour sa neuvième édition, le Tyrant Fest, l’évènement indispensable pour les metalheads de la région (et pas que) délocalise la deuxième journée à l’Aéronef. C’est parti pour 8h de métal !
Habituellement organisé sur le site industriel du Métaphone à Oignies depuis 2015, cette année le Tyrant Fest n’a pu s’y tenir qu’une seule journée : ni une ni deux, les organisateurs se sont rabattus su l’Aéronef, à Lille pour la seconde journée. Le cadre est peut-être moins immersif, mais le public est tout aussi nombreux et fidèle. Et la tenture splendide sur toute la largeur de la mezzanine, ça a de la gueule. Le bar de l’Aéro accueille des stands de disquaires et de produits dérivés métal, on peut même trouver un salon de tatouage et un conteur non loin ! C’est une organisation ambitieuse, par des fans pour des fans, cela se voit. Dans le public d’ailleurs, forcément il y a du cheveu, de l’écusson sur des vestes noires, il y a surtout l’ambiance propre aux concerts métal
C’est parti pour un marathon sous le signe du métal qu’il soit black, death ou doom !
Ataraxie
Ataraxie ouvre les festivités en ce deuxième jour du Tyrant Festival 2025. Par festivités, j’entends la contemplation désespérée d’un océan de desespoir, c’est du black metal bien comme il faut. C’est un groupe français, de Rouen, et l’Aéronef s’est significativement rempli pendant leur set malgré l’heure – 16h !
Firtan
Firtan, c’est un peu comme si la dame blanche et des zombis avait pris un peu trop de café et décidé de brancher les amplis pour hurler leurs angoisses non-existentielles. J’ai pas tout compris mais ça avait l’air grave important. Super set de pagan black métal en provenance d’Allemagne, une énergie qui prend aux tripes, très attendus par le public. La rage électrique du chanteur Philip Thienger contraste fortement avec les moments plus calmes ou la violoniste Klara Bachmair offre des solos bienvenus. Il arrive même que le guitariste, Chris S. délaisse sa gratte pour un savoureux duo de violon. Pas de doutes c’est du pagan metal. A droite de la scène, à la basse c’est Oliver König, tandis qu’à la batterie, avec un maquillage bien creepy, c’est David Kempf.
Asagraum
J’ai choisi de ne pas parler de la performance de ce groupe.
Des rumeurs circulent sur le net de propos absolument abjects tenus par le groupe concernant les personnes handicapées. L’interview originale dans un webzine colombien est introuvable, la prudence est bien évidemment de mise, mais partant du principe qu’il n’y a pas de fumée sans feu, que leur premier EP est paru sur un label douteux (comprendre néonazi-friendly), qu’elles ont participé a des festivals en compagnie d’autres groupes aussi nauséabonds et surtout que les principales intéressées n’ont jamais clairement démenti… next. Pas de place pour les propos eugénistes ici.
Sinsaenum
Sinsaenum, le supergroupe au casting de fou est le quatrième groupe à passer sur la scène de l’Aéronef en ce dimanche de Tyrant Fest. Le niveau est clairement là, même à mes oreilles de sympathisant non pratiquant du métal. La scène est en effervescence, et le public aussi. Il s’agit d’un groupe lancé par Frédéric Leclercq, un ancien de chez Dragonforce, groupe vu il y a quelques mois au Zénith, rejoint par Stéphane Buriez de Loudblast. Donc déja niveau riffs on ne s’ennuie pas. Le groupe a compté dans ses rangs le batteur Joey Jordison, un des fondateurs de Slipknot, jusqu’à son décès en 2021, remplacé par Andre Joyzi. A la basse ce soir c’est Aires Peirera de Moonspell, qui ne tient pas en place. Sean Zatorsky, alias Dååth est au micro et il en impose, par son chant et sa présence scénique. Le set qui a mis tout le monde d’accord ce soir.
Messa
Messa, mon coup de coeur de ce dimanche sous le signe du métal au Tyrant Fest à l’Aéronef. Messa c’est la voix incantatoire, habitée de Sara Bianchin, les soli (allez c’est des italiens, j’accorde) d’Alberto Piccolo, mi prog mi blues, les ambiances au bord de l’abîme tricotées par Marco Zanin à la basse et la frappe mesurée, lourde et implacable de Mistyr à la batterie. Leur musique est lente, désespérée, mais j’ai été séduit par cette ambiance, et surtout, la télécaster au bottleneck d’Alberto, je m’attendais pas à entendre cela aujourd’hui. Et j’en redemande. Un set que je n’ai pas vu passer, et leur dernier album « The Spin » le bien nommé, qui tourne sur Tidal depuis. J’aurais du prendre le vinyl.
Pour l’anecdote, et contribuer à leur légende, plus tôt dans la journée, ces italiens un peu fous on fait l’aller-retour jusque Anvers pour jouer un set au Desert Fest. Tranquilles. (Merci Marye pour l’info).
Paradise Lost
Et pour clore la soirée, après les 5 autres concerts de la journée, j’avoue je suis un peu rincé lorsque les anglais de Paradise Lost entrent sur scène. L’élégance glaciale des vétérans du doom metal en final du Tyrant Fest, il faut avouer que c’est la classe. Les anglais emmenés par Nick Holmes ont livré un set compact taillé pour les fans, et dès les premières secondes, là encore, il y a du niveau. Nick Holmes au micro est phénoménal, il a une intensité de fou. Autour de lui on sent l’expérience d’un groupe bien carré, Gregor Mackintosh et Aaron Aedy aux guitares, Steve Edmonson à la basse et, à la batterie dans son aquarium, c’est Jeff Singer, qui ne chante pourtant pas. Oui je suis fatigué, je l’avais dit.
Un immense merci au Tyrant Fest pour leur confiance, merci à Hyacinthe pour le pass photo. C’est aussi l’occasion d’une réunion des photographes de métal, donc pour des avis un peu plus experts du genre et d’autres points de vue, allez faire un tour chez Sounding Shivers, On Fait Quoi Ce soir ou Heretik Mag