Les rois du métal français gâte son public français avec une tournée XXL à grand renforts de flammes, de fumées, de confettis et autres baleines volantes. Et un guitariste en plus pour compenser la main cassé de Joe.

Gojira

J’ai découvert Gojira sur le tard, ayant adoré leur dernier album Fortitude, avis pas forcément partagé par les puristes adeptes du « Moi je les ai vu au Grand Mix à l’époque », et qui goûtent assez peu la renommée de Gojira depuis le tour de force devant 1 milliard de personnes à l’occasion de la désormais historique cérémonie d’ouverture des JO. de Paris en 2024. Leur reprise de « Ah! Ca Ira » sur la façade de la Conciergerie a pourtant rendu fière la communauté des métalleux français qui pouvaient enfin dire « Ah vous voyez ! »

Cette tournée à gros budget en met plein les oreilles et aussi plein les yeux. Les jets de flammes fusent sur la plupart des morceaux, des jets de vapeur sur la scène, synchronisés avec d’autres lanceurs à la console surprennent, des confettis explosent dès le troisième morceau, et, clash mémorable, les mêmes baleines que sur le show de Julien Doré flottent dans le zénith, sur l’évident « Flying Whales ». Julien a pas aimé qu’on pique « ses » idées… (coucou les les Pink Floyd avec leur cochon volant il y a 48 ans…)

Pour avoir la chance, grâce à ce site et mon travail de photographe de concert, de pouvoir assister à beaucoup de concerts, notamment de métal, celui de Gojira était exceptionnel. Deja en termes de métal, je suis très sélectif ce n’est pas mon genre de prédilection à écouter, à shooter c’est toujours intéressant par contre. Gojira allie les deux, avec leur musique complexe, inspirée, et surtout, reposant sur le travail incroyable de Mario Duplantier à la batterie. L’athlète est médaille d’or, pour rester dans le thème : doubles pédales, un son identifiable, une technique irréprochable et une force impressionnante.
Au chant, et à quelques parties de guitare, c’est son frère Joe Duplantier. A ranger dans la catégorie très select des frontmen ou frontwomen avec un Charisme en majuscule. Il est magnétique, et sa façon se regarder le public plutôt que de headbanger, ça montre une telle passion et respect qu’il en impose, rien qu’avec ça. Et c’est sans parler de sa puissance vocale. Quel travail derrière leur art.
A la basse c’est Jean-Michel Labadie, éternel sourire aux lèvres, avec une présence sonore et scénique impeccable. A la guitare électrique rythmique c’est bien sur Christian Andreu, tout aussi irréprochable.
Et enfin, en tant que membre additionnel de dernière minute, à la guitare électrique lead en lieu et place de Joe, c’est Greg Kubacki, qui imite à la perfection le jeu tout en palm-mute et rythmes syncopés de Joe.

Je prends quelques lignes aussi pour souligner le professionnalisme de Gojira : Joe s’est cassé la main peu avant le début de la tournée. Combien de groupes auraient repoussé la tournée ? Gojira non, Joe assure le show, même avec une attelle, et empoigne tout de même sa guitare sur quelques titres.

Par ailleurs, ils véhiculent et assument une image très clivante dans le monde d’aujourd’hui. Leur implication écologiste n’est pas nouvelle, et comme l’a dit Joe sur France Inter (oui, faut être Gojira pour être interviewé dur France Inter) :

« Pour ce qui est de l’écologie et du métal, je trouve que ça va très bien ensemble, parce qu’il y a une urgence (…) une rage, une colère qu’il faut exprimer, on peut pas juste rester comme ça.
C’est bien beau de parler d’écologie dans une petite ballade, mais pourquoi pas en gueulant ? »

Le public, venu en nombre dans un Zénith plein à craquer, n’a pas été déçu. Quelques querelles de chapelle, forcément, dans un milieu aussi passionné, mais il faut être solide sur ses appuis pour critiquer le succès d’un groupe aussi exceptionnel.

Gojira à Lille : la setlist

Only Pain
The Axe
Backbone
Stranded
The Cell
Wisdom Comes
Flying Whales
From the Sky
Another World
Silvera
Mea culpa (Ah! Ça ira!)
Born in Winter
Born for One Thing
The Chant
Amazonia

Rappels:
L’enfant sauvage
Where Dragons Dwell / To Sirius / Ocean Planet / In the Wilderness
Global Warming

Neckbreakker

Comeback Kid

Un immense merci à Tiphaine pour cette opportunité unique de shooter ce groupe !

Pour d’autres vues du concert, allez faire un tour chez Lille La Nuit pour les superbes plans de Toma

 

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