Eihwar est la sensation « neo-viking » de 2024, avec un set remarqué sur les scènes les plus en vues, Hellfest en tête. Mais c’est la magicienne de la voix Mira Ceti en première partie qui m’a conquis.
Mira Ceti
Pour shooter à la Bulle Café, il faut arriver tôt vu la configuration de la salle. J’étais donc juste devant pour voir entrer sur scène deux femmes vêtues de noir, et un jeune homme en fond de scène aux programmation. La tenue de la chanteuse au centre, qui s’avère être Mira Ceti, est très recherchée, très dark folk, on la croirait sortie de The Witcher 3. Mais on ne rigole pas. Elle dégage une présence sur scène, avec un regard clair qui transperce. Et quand elle donne de la voix…
Je n’étais pas prêt.
Le pagan-folk est un genre dont je suis revenu, lassé des sempiternelles ficelles vocales. Mais Mira Ceti, dont je ne connais absolument rien à ce moment là, a une démarche musicale et une maîtrise de son instrument qui témoigne d’années de travail.
Elle est acccompagnée au chant par la cavalière et chanteuse Jouya de Corazon, qui harmonise magnifiquement sur la voix de Mira. Et en fond de scène, au sound design, et aux programmations telluriques, il s’agit du producteur n.hir qui saupoudre avec goût ses interventions.
Quand à Mira Ceti, eh bien quelques recherches rapides après le concert m’ont confirmé ce que j’avais ressenti devant la scène : des années de travail auprès de spécialistes de chants anciens, une curiosité musicale, une approche au vivant que ne renierait pas un Baptiste Morizot, cela produit une musique qui a du corps, et de l’esprit.
Accessoirement, Mira Ceti chante avec Heilung, groupe référence dans le genre depuis une petite dizaine d’années, et que j’espère shooter lors de leur tournée d’adieux au Zénith de Lille au printemps prochain.
Le set était une magnifique parenthèse dans le temps, le genre de parenthèse qu’on aimerait bien revivre dès quelle se referme.
Eihwar
Eihwar est un duo composé de Asrunn, au chant et aux percussions viking, et Mark, aux programmations et percussions électroniques. Leur tenue de scène est travaillée, dans un style viking tel qu’il est fantasmé dans l’imaginaire collectif depuis la série du même nom par exemple. Asrunn en impose avec un crâne sur le sommet de la tête, un maquillage rouge sombre sur le visage, de multiples peaux de bêtes, une longue chevelure blonde tressée, et une sorte de bikini viking tout droit sorti d’un jeu vidéo.
Leur parti pris musical est d’aller encore plus loin dans l’utilisation de l’électronique dans la pagan folk réinventée par Euzen ou Valravn (chroniqué sur ce site il y a une éternité) il y a une vingtaine d’années. Avec Eihwar, bienvenue dans le « Viking War Trance » !
Et le public est au rendez-vous, Asrunn ne ménage pas sa peine sur scène et nous embarque dans la danse.