Le Révérend revient prêcher la bonne musique à Lille, accompagné du non moins déjanté Bob Log III : du blues, du trash, du 37eme degré, c’est Voodoo Records ce soir.

Attention c’est une soirée ou le n’importe quoi joue à l’équilibre entre le ridicule et le génial. A commencer par Bob Log III, grand échalas en combinaison noire à paillettes, casque de moto avec un combiné de téléphone soudé au niveau de la bouche, qui traverse la fosse avec sa guitare slide, en jouant un peu n’importe comment. Il se hisse sur la scène, posture victorieuse, et s’installe à son tabouret. Le personnage est complètement barré. Il joue une sorte de punk blues lo-fi : un riff de slide qu’il répète pendant 2min 30, un pont où il fait n’importe quoi, avec un texte qui consiste en une idée chelou. C’est du n’importe quoi, mais assumé avec conviction, et ça fonctionne. On se marre de voir ça sur scène, avec son comique de répétition, ses interventions avec la voix étouffée en mode Ushuaïa (les plus anciens auront la réf), et ses partis pris artistiques discutables : il refuse de commencer un morceau tant que quelqu’un du public n’éclate pas un ballon du pied. Ou joue un morceau qui est musicalement parfait, la seule chose capable de l’améliorer étant l’odeur du pain grillé : il sort dont un grille pain, du pain, et charge une spectatrice de griller des tartines. Normal. Ou partage une bouteille qu’il verse dans une piscine canard en plastique. C’est Bob Log III.
Le dernier morceau est consacré aux selfies, le public est invité à venir s’asseoir sur ses genoux et prendre des selfies pendant qu’il joue. Le Reverend himself et Milan Slick viendront prendre la pose.
Bob Log III est à voir sur scène. C’est unique. Et heureusement.

On ne présente plus Reverend Beat-Man, déjà chroniqué ici lors de son concert en 1 avant COVID19 à Sequedin. Il a commencé son set en solo, avant d’être rejoint après quelques titres par Milan Slick, qui n’est autre que le fiston Beat Man. Je n’ai pas réussi à rentrer dans le set comme à Sequedin, mais sa musique reste indispensable, un blues bien éloigné des conventions. Je pense que j’ai préféré en vrai one-man-band, la dynamique du personnage fonctionnait mieux.

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